Comparable à Lyon en terme de superficie, tout ou presque est accessible à pied. Les quartiers très populaires me rappellent ceux que j’ai pu voir à Lisbonne : les retraités sur une chaise devant la porte de leur immeuble ou sur leur balcon et les petites culottes de toute la famille qui sèchent à la fenêtre. J’ai également retrouvé l’âme de Rome : des immeubles très pauvres, délabrés ou carrément désaffectés font face à de magnifiques palais restés figés en 1780. Une ruelle populaire laisse place à une somptueuse fontaine ou une église arabo-normande.
Faire un City-trip à Palerme, c’est facile. Il suffit de lever les yeux et de se laisser guider par le cadre ultra coloré et l’ambiance chaleureuse de la ville.
JOUR 1
Résumé de la journée
Midi : arrivée à Palerme
Aprem : Se perdre dans la ville – Via Maqueda – La chiesa san Cataldo – GLACE !
Soirée : Apéro pique-nique et dodo
Notre avion atterrit à 13h à l’aéroport de Palerme Falcone-Borsellino. Il fait 21°C, le ciel est bleu, la vie est belle. «Prestia e Comandè» est la meilleure alternative pour rejoindre le centre ville de Palerme. Pour 10€ A/R (6€ l’aller simple) et 35 minutes de trajet, on se retrouve à Politeama, (l’équivalent palermitain de la place des Terreaux). On aurait pu chercher un transport moins cher mais finalement, comparé au Rhône-Express, cette ligne de bus nous a convaincu rapidement.
On loge dans le Quartier Borgho Vecchio, là où les immeubles-sur-eau déposent leurs passagers à 07h le matin et les récupèrent à 18h, entre l’apéro et le dîner. C’est un quartier qui ressemble un peu à Confluence en 2009, vieillot, petit village, mais en plein essor.
On retrouve notre hôte Airbnb Riccardo, qui nous liste tous les meilleurs coins de la ville. Il nous encourage à regarder de partout, en haut, en bas, à droite, à gauche et surtout dans les petites rues qui mènent souvent à des places magnifiques.
Nous on veut surtout savoir où se trouve la meilleure pizzeria du coin parce qu’on s’est levées à 6h, il est 14h et on a super faim. Il nous conseille la pizzeria à l’angle de notre rue, nos yeux s’illuminent.
On s’installe à «Al Magnum», une mi-cantine-mi-cafétéria-mi-PMU-mi-pizzeria, sous le meilleur parasol (pas folles les guêpes !). Une pizza 4 fromages et une végétarienne après, nous voilà partie à la découverte du quartier historique de Palerme.
Sous les conseils de Riccardo, on passe d’abord par le quartier Castellamare en veillant bien à regarder sur les toits des immeubles. Il y a plein de rooftops et de petits jardins cachés. Tout ce qu’on aime !
Les yeux en l’air, on manque de se faire écraser 400 fois par des automobilistes.
Je savais que les italiens étaient des fous du volants mais les siciliens, faut qu’on en parle. Déjà, ils ne respectent pas le code de la route : tu peux mourir pour qu’ils te laissent passer au passage piéton et quand tu es engagée sur la voie, ils accélèrent pour passer vite vite avant toi. Le top du top c’est surtout que personne ne porte de ceinture de sécurité. J’ai croisé bien plus souvent des personnes qui ne la portaient pas que des personnes qui la portaient. Visiblement, c’est normal !
Notre compteur de pas en affiche près de 6 000 et il n’est 16h30.
Comme on est un peu perdues, on décide de faire confiance à la ville. À chaque fois qu’un autre chemin s’offre à nous, on choisit celui qui nous inspire le plus.
De la musique sur notre droite, on y va, et on se retrouve dans une ruelle qui sent un mélange de lessive, d’agrumes et de jasmin. En même temps c’est simple, Palerme c’est LA ville des agrumes et du jasmin (et des pistaches oh la la) et si comme moi vous ne le saviez pas avant d’arriver, vous vous en rendrez compte vite. Ça sent aussi les poubelles en plein soleil mais je sais pas s’il est utile de le mentionner.
Les fenêtres sont grandes ouvertes et la musique qui était déjà bien cool il y a 50 mètres prend tout son sens maintenant : nous sommes au pied du conservatoire de musique en train d’assister à un concert privé du prélude de Bach.
La vie est belle je vous dis !
Il fait grand bleu, 24°C. Pour parfaire l’image de Palerme, il nous manque juste une glace.
On poursuit, direction un glacier et on tombe sur la Chiesa di S. Domenico e Chiostro. Elle était fermée, mais Écosia (le google des gens cool), est ouvert 7/24, du coup on apprend que c’est la deuxième plus importante église de la ville après la Cathédrale de Palerme.
Comme il n’y a pas de glacier sur la place, on ne s’éternise pas.
Riccardo m’envoie un sms pour me dire de ne pas oublier de passer par la Via Maqueda, un axe historique de la ville qui permet de tomber sur pas mal de bâtiments incontournables juste en s’infiltrant dans les ruelles perpendiculaires. Oui d’accord, Riccardo, mais nous on cherche des glaces !
La bonne nouvelle, c’est qu’on est justement sur cette rue, la mauvaise, on doit décaler notre glace pour plus tard parce qu’on vient de tomber sur la Fontana Pretoria. C’est une fontaine qui a été construite à Florence et transférée à Palerme il y a presque 500 ans. Le plus cool sur cette fontaine, ce sont les visages des statues. Ça vaut le détour ! On croit même avoir vu Denver (le dernier dinosaure).
On se faufile par une mini rue-passage-chemin de traverse et on arrive sur ce qui s’est avéré ensuite être mon monument préféré : La chiesa san Cataldo.
L’Église à presque 900 ans, son architecture est arabo-normande et comme toujours, les mélanges font des merveilles.
On revient sur notre grande rue. Solo Patate avait l’air tellement bon, la file d’attente était à la hauteur de sa réputation. On voulait repasser et on a oublié. Si vous avez la chance d’aller à Palerme, il faut nous dire si c’est aussi bon que ça en à l’air !
Décidément, Riccardo avait raison. Les grands axes sont vraiment utiles quand on cherche les merveilles de Palerme. BIM, 7/10 minutes de marche plus tard, on se retrouve devant la Cathédrale de Palerme. C’est probablement le monument le plus important de la ville.
Et vous savez pourquoi ? Parce que devant cette modeste église, il y a le Bar Marocco, le glacier qui fait les meilleures glaces à la pistache de l’histoire des glaces à la pistache.
La cathédrale est fermée. On devra attendre demain pour monter sur le toit.
On s’en fiche, on a notre glace !
On passe par CONAD, un supermarché trop cool pas trop cher (l’équivalent d’un Lidl) et on se prend des tomates, de la mozzarella, des olives pitchoulines et des grissini pour se faire un apéro couché de soleil sur la terrasse de notre Airbnb. On s’endort lâchement à 22h avec 18 000 pas au compteur.
JOUR 2
Résumé de la journée
Matin : Cathédrale de Palerme
Aprem : Palais Palermitains – Foro Italico – Jardin botanique
Soirée : Apéro pique-nique et dodo
Mercredi 25 avril
Jour férié pour les italiens. Ça tombe mal, on avait prévu d’aller chiner au marché aux puces, en mangeant des arancini de Ke Palle, mais tout était fermé. Bien sûr, on s’en rend compte une fois devant. Nous voilà donc à improviser un nouveau programme qui nous emmène sur le toit de la Cathédrale de Palerme.
On a le droit à 10/15 minutes sur le toit pour 7€. C’est impressionnant même pour quelqu’un qui n’a pas le vertige. On fait pas les malignes, on prend quelques photos et on redescend vite fait bien fait.
On visite tranquillement (mais rapidement) la nef et on sort pour se faire un petit déjeuner . «Per favore signora, un gelato al pistacchio a un ciambella al zucchero, grazie.» Il n’y a pas d’heure pour les glaces !
Assises sur la petite terrasse du café, on se dit que c’est bien joli quand même et qu’on irait bien visiter les palais palermitains. Je me souviens que le film Le Guepard a été tourné ici. Ecosia nous dit qu’on est pas très loin du Palazzo Gangi, le palais dans lequel a été tourné la grande scène de bal du film.
La place est vide mais le palais est bien là. Tout est évidement fermé. On aurait trop aimé faire un tour sur la magnifique terrasse et dans la grande salle mais ça sera pour une autre fois.
Nos estomacs crient trop fort et on cherche une trattoria ou une pizzeria ouverte pas trop loin. On arrive devant Le Mure, un resto de bord de plage, calme, à l’ombre, pas trop cher. Banco. On se pose sur la terrasse et on commande deux pizzas aubergines et parmesan et une autre jambon cru, roquette, parmesan et tomates cerise.
On ne tient plus debout, le Foro Italico est juste à côté : une petite sieste avec vue sur mer serait la perfection.
Foro Italico c’est une sorte de grand pré en bord de mer, on peut pique-niquer, jouer au cerf-volant, picoler . Il y a des food trucks et pas mal de types qui cherchent à te vendre des gadgets à touristes.
On se trouve un bout d’herbe et on meurt en paix.
Un peu plus loin sur la promenade, il y a le jardin botanique (Orto botanico di Palermo). En grande fan de plantes, je devais y aller. Et bien, croyez moi, les Serres du Parc de la Tête d’or peuvent aller se rhabiller. Il est composé de deux parties :
Un parc citadin à l’entrée libre et gratuite. Il ressemble à la roseraie du parc de la tête d’or mais avec des cactus, des plantes grasses, des palmiers, des allées ornées de palmiers et d’agrumes.
La seconde partie abrite principalement les serres et un tas d’arbres & plantes (canne à sucre, avocatiers, caféiers, papayers etc.). Il y a même une colonie de perroquets verts qui se serait échappés des volières d’une villa d’à côté. L’entrée est de 6€, ça vaut le coup.
On quitte le parc avec 25 000 pas au compteur. On achète une mozzarella géante et des tomates romaines qu’on déguste sur notre terrasse. On prévoit de sortir un peu plus tard mais on s’endort à 22h.
JOUR 3
Résumé de la journée
Matin : plage de Mondello – Réserve Naturelle
Aprem : Cathedrale de Monreale
Soirée : Resto – dodo
C’est notre dernier jour à Palerme et c’est celui qu’on a choisi pour faire toutes les expéditions en dehors de la ville.
On commence par la plage de Mondello. On y accède par le bus 806 qui est direct depuis le centre de Palerme (Politeama).
Il met 30 minutes pour arriver devant la plage. Certaines personnes médisantes disent que c’est le Grau-du-Roi de Sicile, nous on a beaucoup aimé (et on est pas trop beaufs pourtant !). On est encore hors saison, l’eau devait être à 17 ou 18°, des personnes se baignaient et profitaient du seul rayon de soleil qui passait par là. On s’est baladé pendant 1 petite heure, c’était frais mais agréable.
Les quelques bars, cafés et restaurants de la plage étaient évidement fermés.
On traverse la petite ville de Mondello à la recherche de quelque chose à manger. Allez une glace à la noisette, un cannolo (enfin il parait qu’on dit cannolu en sicilien !) et un croissant à la gelée d’amande et orange ça fera très bien l’affaire.
On décide de rentrer à Palerme en passant par la Réserve Naturelle, il faut marcher 40 minutes par un sentier pour y aller, on tente le coup. On prendra un bus pour rejoindre la ville ensuite. Passons les détails mais ces 40 minutes se sont transformées en 2h50 parce qu’on s’est paumé. Par sécurité (et surtout parce qu’on n’avait plus de batterie sur nos téléphones et qu’on est des flipettes !), on a rebroussé chemin en retournant à la plage.
Arrivée à Politeama, on voit que Ke Palle, le restaurant de Arancini est ouvert. YAY ! On en commande 4 et un cornet de « Crocchè » — que les Palermitains appellent aussi cazzilli — des croquettes ovales et allongées à base de pomme de terre , d’oeufs et de menthe ainsi que des panelles (beignets triangulaires de pois-chiches panés probablement d’origine arabe) L’arancino au pesto de pistache et les trucs aux pois-chiches sont deux des meilleures choses que la fast-food italienne ait inventée. C’était vraiment très très très bon.
Il est déjà 16h, mais on ne peut pas quitter la Sicile sans passer par la Cathedrale de Monreale, considérée comme l’une des merveilles de la civilisation Italienne.
Nous y sommes allés en transport mais on vous le déconseille très fortement. Le trajet a duré près de 1h45. Et la Cathédrale fermait à 16h30, on savait déjà qu’on ne pourrait pas rentrer mais on voulait quand même la voir de l’extérieur.
Le bus nous dépose en bas de la colline, il faut ensuite 30 minutes pour tout monter à pied. On s’est fait prendre en stop par un jeune sicilien super sympa, ça nous a fait gagner 28 minutes et on est arrivée pile poil pendant la célébration des 750 ans de la construction de la cathédrale.
Coup de chance !
On rentre à Palerme les pieds en compote et le ventre vide.
On dîne au « Vigo Bistro », un restaurant qui nous sert probablement un des meilleurs repas du séjour : des gnocchi maison au pesto de pistaches (oui j’ai tout essayé à la pistache) & à la mozzarella fumée et des pâtes «avec un nom italien» à la crème d’aubergine et à la sauce tomate, saupoudrées de peau d’aubergines frites. Inutile de vous dire que c’était délicieux et que c’est une adresse qu’on conseille beaucoup beaucoup.
Prenez un verre de Syrah Sicilien en apéro et vous pouvez mourir en paix.
Retour à l’appartement pour une dernière nuit de sommeil. On part le lendemain très tôt.
Le car Prestia è Comandè attend à 7h30, 35 minutes après on arrive devant notre terminal. 1h40 de vol, on passe au dessus de plein d’îles de la méditerranée et on arrive à Lyon. Il fait moins beau, moins chaud et on se dit que 24h de plus à Palerme, ça aurait été cool !
Photographies : Jill Salinger
Comme d’habitude on vous a préparé, en plus de cet article, un City Guide complet avec tous les adresses que l’on a testées et appréciées. Les incontournables et ce qui sort des sentiers battus.
Comment y aller ?
En avion, Palerme est desservie au départ de Lyon par Transavia et Volotea, la compagnie low-cost récemment implantée à l’aéroport Lyon-Saint Exupéry. Les deux compagnies proposent deux vols par semaine vous pouvez donc facilement y aller pour un week-end prolongé.
Informations et réservations sur www.LyonAeroports.com.
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Informations et réservations sur www.store.lyonaeroports.com
3 commentaires
Je n’aurais pas imaginé aller à Palerme, mais ça me donne bien envie maintenant.
Y’a pas à dire, selon l’auteur des lignes, on n’ingurgite pas la même quantité de nourriture 🙂
Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler ! 😀
ni le même style de nourriture.
Certaines personnes sont plus glaces que bière.