Aaaah ! Le Jura. C’est certainement le département le plus sous-côté en matière d’escapades nature près de Lyon. Situé à moins d’1h30 de route, il regorge de lieux sublimes et sauvages où la nature est encore reine et où le temps semble s’être arrêté.
Voici le récit de notre week-end.
Samedi
8h30
On récupère notre voiture de location à la Part-Dieu et on file ensuite attraper l’A42 pour rejoindre La Pesse, un village situé dans le Haut Jura. C’est parti pour l’aventure !
10h10
Après 1h40 de route, nous arrivons à destination. Tout autour de nous, ce ne sont que champs, sapins et montagnes. Nous sommes accueillis par un troupeau de vaches qui bloque la route. Nous voilà déjà dans l’ambiance.
10h30
On pousse la porte de Michel Sport, une boutique qui loue des VTT électriques à la demi-journée ou à la journée. On discute avec l’aimable gérante qui nous questionne sur notre niveau et nos envies avant de nous proposer plusieurs itinéraires imprimés. Après nous avoir briefé sur le fonctionnement de nos montures, nous partons explorer les environs.
Si vous n’avez jamais fait de VTT électrique, sachez que c’est super facile. Vous pouvez choisir le niveau d’assistance en fonction de votre fatigue ou de la côte à grimper. Certes ça n’avance pas tout seul et il faut quand même pédaler, mais cela permet de se rendre à des endroits où nos mollets n’auraient jamais eu la force de nous mener.
11h00
Nous partons sur le Tour des Fournets, une boucle de 21km qui reste très accessible (dixit la dame des VTT). Le début du sentier nous fait traverser des grands champs où l’abondance de pluie des derniers jours a fait pousser une multitude de pissenlits. C’est comme si une dentelle d’or recouvrait toute la vallée. Sur notre chemin, on ne croise personne à part des vaches et des moutons.
11h30
Voilà plus d’une demi-heure qu’on pédale. On pénètre dans une forêt. Rapidement, on est entouré de grands sapins et l’odeur de l’humus est presque enivrante. On se croirait dans un lieu enchanté si ce n’est les quelques flaques de boue qui ne manquent de salir notre vélo et nos vêtements. De toute façon, on n’est pas venu là pour rester propre et ces obstacles vaseux et mouvants sont aussi amusants qu’excitants.
12h30
On finit pas sortir du bois pour débouler sur une immense clairière. On plonge ensuite dans un vallon digne d’une carte postale. Quel bonheur de filer à plein vitesse dans ce décor féérique ! On finit par rejoindre un morceau de route en terre, marquant le début d’un retour à la civilisation. On se pose sur un banc avec une belle vue pour manger les sandwichs qu’on avait pris le soin de préparer le matin.
13h30
La dernière partie du parcours se fait sur le bitume d’une longue route en pente. On dévale à toute vitesse le dernier kilomètre les cheveux au vent et le sourire aux lèvres (j’en ai même gobé une mouche !).
14h00
On se pose à la terrasse de l’Auberge des Érables pour un petit café bien mérité.
14h30
On a réservé les VTT jusqu’à la fin de l’après-midi, on décide de se lancer dans une autre boucle pour aller voir un des lieux les plus iconiques de la région : la Borne au lion. Cette balise en pierre datant du XVIIe siècle délimitait le Royaume de France de la Franche Comté. Outre l’intérêt historique, le lieu offre l’un des plus beaux panoramas de la région.
15h30
Après une petite heure de grimpette, grandement aidé par le VTT électrique, on arrive à la Borne au Lion. La pierre est toute petite mais le cadre est grandiose. On continue un peu notre route avant de tomber sur le Col du merle. Le spot est incroyable, surplombant toute la vallée, il offre une vue époustouflante sur les montagnes. On pose nos vélos dans l’herbe et on s’assoit sur un vieux tronc d’arbre pour contempler la vue. On reste là un long moment pour profiter de ce moment parfait.
17h00
Après avoir rejoint La Pesse et rendu nos destriers, il est l’heure de découvrir notre logement. Ce soir, on dort dans une tente. Mais pas n’importe laquelle ! C’est une tente prospecteur. Il s’agit d’une tente canadienne avec un sol surélevé en bois et un poêle pour se chauffer. Cet hébergement est proposé par les Loges du Coinchet. Ce lieu assez fou, situé en pleine nature, propose des logements insolites comme des cabanes dans les arbres, des roulottes, des cabanes de trappeurs et notre fameuse tente. On est accueilli par Martine qui nous fait découvrir le lieu. On est émerveillé.
17h30
On s’installe dans notre tente. Celle-ci borde l’entrée d’un petit bois. Juste à côté de nous des lamas se prélassent au soleil. Le lieu est un petit paradis et on devine immédiatement qu’on va vivre une soirée unique.
19h30
Après avoir parcouru le domaine, chiller sur les transats de notre terrasse et pris une douche pour enlever la boue que la virée en VTT a collé sur nos guiboles, on part pour une petite balade dans les environs. Alors que le soleil commence à plonger vers la cime des montagnes, on repère une colline qui nous semble propice à un joli point de vue. Arrivés à son sommet, on découvre un beau panorama sur la région. Des filets de nuages commencent à strier l’horizon, le soleil jette une couleur ocre et rosée sur les reliefs. Le ciel finit par s’embraser dans un camaïeux étourdissant. On reste là un long moment pour voir l’astre solaire terminer sa course et disparaître totalement.
21h00
Nous sommes de retour au gîte. On passe à l’accueil récupérer notre repas. Il s’agit d’un panier du terroir accompagné d’une fondue. On emporte tout ça et on s’installe sur la table de pique-nique qui jouxte notre tente. Ce festin en plein nature avec les bruits de la nuit qui s’installe s’avère un pur moment de plaisir.
22h30
La journée nous a bien crevé. On allume notre poêle à bois et on se glisse sous la couette pour une bonne nuit réparatrice.
Dimanche
9h00
On se réveille en ayant dormi comme des loirs. Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait une nuit aussi réparatrice. Le froid s’est un peu installé sous la tente, alors on traine un peu sous la couette. Je file ensuite récupérer notre panier à l’accueil pour le petit déjeuner et on reprend notre place autour de la table en bois. Café, cake, tartines beurrées abondamment recouvertes de confiture… On prend des forces pour le reste de la journée.
10h00
On repart en vadrouille. Ce matin nous avons décidé de monter à La Croix des Couloirs. Ce n’est pas une randonnée trop difficile puisqu’il faut moins d’une heure pour monter au sommet, mais c’est parfait pour entamer la journée. Après une petite grimpette, on tombe sur la fameuse croix ornée d’un Christ. Elle a été érigée là en 1933 à l’occasion du 19ème centenaire de la mort de Jésus. L’endroit est hyper sauvage, en contrebas, les traces de vies humaines sont rares. A part quelques petits hameaux, tout n’est que nature.
12h00
Notre balade matinale nous a donné faim (malgré l’orgie de fromage fondu, la veille). On reprend la voiture pour se rendre dans le restaurant qu’on avait repéré. Problème en arrivant sur place : il est fermé. On se remet en route en espérant trouver un plan B. Mais dans cette région très peu urbanisée et où la 4G a du mal à passer, ce n’est pas une mince à faire. On roule un peu au hasard en faisant confiance à notre chance. On ne sait pas où on va, mais cela nous permet de découvrir le sublime secteur des Moussières. On traverse des paysages verdoyants et sauvages, empruntant des petites routes tortueuses et on finit pas tomber sur l’Hôtel Restaurant Le Pré Fillet où on déguste des fabuleuses pâtes à la truite du Jura façon gravlax.
Quand tu cherches à capter le réseau pour retrouver ta route…
14h00
Repus, on reprend la route pour rejoindre la dernière étape de notre séjour : le Lac de Lamoura. Ce lac, le plus haut du Jura, est situé dans une région encore plus boisée que le secteur de la Pesse. On se croirait presque au Canada. Après un petit quart d’heure de route, nous voilà arrivés. Il y a un peu de monde sur place. Oh, seulement une dizaine de personnes, mais après 24h sans croiser grand monde, ces quelques promeneurs nous paraissent être une foule. Les abords du lac ont été aménagés pour pouvoir profiter de ce lieu sauvage tout en respectant la faune et la flore qui y vivent. Le ciel commence à s’assombrir, mais quelques nuages laissent encore passer les rayons du soleil créant ainsi un jeu de lumière onirique sur les grands sapins qui bordent le lac. Les reflets de l’eau finissent par sublimer le tableau.
16h00
On reste un long moment au lac. Pour en faire le tour, mais aussi pour profiter du lieu et explorer les alentours. Mais l’heure avance et il nous faut être de retour à Lyon avant 21h. Il est temps pour nous de quitter le Jura. Avant de partir on fait un arrêt à la Fromagerie du Haut Jura faire le plein de Comté, Morbier, Bleu de Gex et Tome des Fleurs et à la Fruiterie de la Pesse pour acheter de la viande fumée et du pesto à l’ail des ours.
17h00
Nous sommes sur la route du retour. Bientôt nous rejoindrons le tumulte urbain, son béton, ses gens pressés et son air vicié. Mais ces contrariétés qui sont notre quotidien, ne gâcheront pas le plaisir qu’on a eu en découvrant cette belle région du Haut Jura.
Verdict
Après notre séjour, une question nous est venue : pourquoi on n’était pas allé dans le Jura avant ? Le week-end qu’on a vécu était exactement ce dont on avait besoin. On a opéré un vrai retour à la nature, on a pu se dépenser grâce à la marche et au VTT, on a dormi dans un lieu fabuleux et on s’est régalé. On a tout particulièrement apprécié ce côté hors du temps et un peu confidentiel (et ce n’est peut-être pas une si bonne idée de vous en parler finalement). A n’en pas douter, on risque de revenir salir nos mollets dans le Juras ces prochains mois !
Adresses, budgets et liens utiles
Hébergement : Les Loges du Coinchet
? Lieu-dit Le Coinchet, 39370 La Pesse
? 85€ la nuit en tente prospecteur avec petit déjeuner pour 2 personnes / 20€ le panier terroir avec fondue
? Plus d’info sur leur site
Location de VTT électriques : Michel Sport
? 9 Rue de l’Epicéa, 39370 La Pesse
? 38€ la demi-journée / 45€ la journée le VTT électrique
? Plus d’info sur leur site
Balades et randonnées
? Tour du Fournet en VTT
? Tour du Malatret en VTT avec arrêt à la Borne au Lion
? Randonnée La Croix des Couloirs
Restaurant : Le Pré-Fillet
? Lieu-dit Le Pré Fillet, 39310 Septmoncel les Molunes
? 16€ les pâtes à la truite
? Plus d’info sur leur site
Fromagerie du Haut Jura
? 27 rue de Lajoux, 39310 Les Moussières
⏰ Ouvert du mercredi au lundi de 9h à 12h et de 15h30 à 18h30
? Plus d’info sur leur site
Fruiterie de la Pesse
? Le Bourg, 39370 La Pesse
⏰ Ouvert le lundi de 15h à 18h00 et du mardi au samedi de 9h à 12h30 et de 15h à 18h30
Trajet
⏰ 1h40 du centre de Lyon
? 8,50€x2 de péage
? 24€ d’essence
(? 62€ de location de voiture pour 2 jours)
Plus d’info et réservation sur Jura Tourisme
Vous aimez le Jura ? Préservez-le !
Les bons gestes pendant votre séjour :
- Ne faites pas de feu sauvage et de bivouac en pleine nature
- Restez sur les sentiers balisés et respectez les lieux préservés ou privés
- Choisissez les horaires où il y a moins de visiteurs pour l’accès aux sites
- Respectez les cours d’eau. Ne vous baignez pas aux pieds des cascades, ne faites pas de barrage dans les rivières et utilisez une crème solaire respectueuse de l’environnement pour préserver l’éco-système
- Ramassez et triez vos déchets
- Favorisez les circuits courts et achètez des produits locaux et de saison
- Privilégiez les transports doux ou en commun pour vos déplacements, quand cela est possible
Article réalisé en partenariat avec Jura Tourisme, CityCrunch est resté libre quant à la rédaction de son contenu.
14 commentaires
Quelle chouette escapade !
Merci ^^
Coucou !!!
Nous nous sommes régalés de lire votre reportage accompagné de photos sublimes !!! En plus, je vais dire : nous sommes jurassiens (Saint-Claude et Saint-Lupicin ), mais nous habitons dans le Var depuis 1976. Chaque année, une escapade dans “notre cher Jura” nous est nécessaire !!!
Petite, j’ai même été en vacance dans une ferme aux Moussières. Nous nous sommes déjá régalés plusieurs fois au Pré Fillet !!! Quel plaisir de vous entendre parler du Jura de la sorte !!!
Michou et Max
Très belle description, détaillée et attractive. Ça fait envie et on se demande pourquoi on ne l’a pas testé avant. On ira découvrir vos traces dès que possible. Tout y est bien décrit.
Merci pour cette bouffée d’oxygène !
Merci pour ce magnifique reportage !
Je garde précieusement l’idée et les adresses.
Reviendriez-vous faire cette escapade si ces paysages naturels préservés accueillaient des éoliennes en nombre ?
Bonjour,
Je suis jurassien (mais qui choisit son lieu de naissance ?) et j’aime ce pays
Je me demande comment nous allons gérer la fréquentation que risque d’encourager votre reportage …. Notre accueil pour rester authentique et à taille humaine ne doit-il pas se passer de cette “communication planétaire” ?
Quand aux éoliennes pas de souci elles prendront la place des remontes pentes et autres pylônes électriques pas plus jolis pour lesquels il n y a pas eu de débats
Le besoin de prendre l’air démarre au bout de ma rue, nous avons tous (mème à Lyon) des lieux enchanteurs à moins de 20 Km
M. Gaudin votre remarque concernant les éoliennes sont fausses. Elles ont elles aussi besoin de pylônes et câbles électriques …
Les énergies alternatives et renouvelables étant locales ne doivent pas nécessité de transports aussi importants (transport consommateur d’énergie)
Concentrer les productions est un non-sens en matière de rendement et de sécurité
Vous ne dites rien des remontes pentes ?
Il vaut pourtant relier les éoliennes les unes aux autres puis à un poste. Cela n’enlève donc rien. Il faut en autre conserver les installations déjà existantes pour compenser l’intermittence.
Les remontes pentes ne concernent à priori que les stations du Haut-Jura et sont moins nombreuses et moins hautes et donc moins visibles que les éoliennes dans le paysage …
Jurassienne, à vous lire, nous devrions nous réjouir du reportage, de son contenu, de ses magnifiques illustrations, de cette belle invitation à venir découvrir, le Jura, cette terre demeurée encore « vierge », qualifiée d’une des régions les plus méconnues en terme de tourisme… !
Et nous simples citoyens de cette région qui subit depuis quelques années les conséquences et les dégradations du réchauffement climatique (emballement des saisons, rivières à sec, disparition de nos paysages enneigés, dégradations de nos sites cascade des tufs, cascades du hérisson, baisse drastique des eaux de nos lacs…), confrontés au dilemme de la tendance de développement du tourisme, oui. nous sommes soucieux !
Soucieux de la préservation de notre environnement, de la qualité de notre air, de notre eau, de la santé des nôtres !
Et nous agissons et luttons contre les projets imbéciles d’investisseurs privés qui regardent nos espaces pour se faire de l’argent en promettant monts et merveilles à nos élus pour la réalisation d’un Center Parc dans le Jura qui nécessitera l’urbanisation d’une parcelle naturelle en forêt et participera au gaspillage de ressources naturelles…
Et dans le même temps où nous comprenons que des humains privés de nature – parkes en ville dans des immeubles / puissent avoir le droit de s’évader et de profiter des bienfaits de nos paysages, partager notre richesse, découvrir notre terroir…
quand bien même ils sont avertis, informés des gestes écologiques à accomplir , il n’en demeure pas en moins, de tirer les leçons et les enseignements sur nos modes de vie, nos limites, nos devoirs à l’égard des générations futures !
Je ne cesse de découvrir le Jura depuis plus de 50 ans, tout comme ma femme jurassienne j’ai pu y apprendre le ski et aussi à la suite nos enfants…
mais aujourd’hui ?
Aujourd’hui l’on veut taire ce qui détruit sournoisement cette richesse inestimable, ce bien commun : le milieu naturel et sa ruralité.
Le jura est à vendre! Le jura doit rapporter, profiter honteusement à des intérêts privés ! Le jura est une réserve à exploiter.
Le jura est convoité il peut rapporter gros !
Où est passé mon commentaire précédent, pourquoi l’avez-vous censuré ?
Vous n’avez pas accepter la dénonciation d’un des plus actifs prédateurs !
Vous ne reconnaissez pas le lien indissociable entre la beauté et la fragilité.
Là où est le beau, là il a celui qui veut en tirer profit. Si ce profit n’est pas durable, peu importe, le profiteur, lui, en aura profité. Ainsi va l’irresponsabilité de notre société.
90 millions de touristes “ont fait défaut ” à notre économie nationale en 2020 et jamais depuis bien longtemps la nature a pu aussi bien revivre.
Enfant l’on nous disait “regarde mais ne touche pas” ainsi chacun pouvait à son tour admirer . Principe de préservation, principe de partage, c’est en fait le principe de démocratisation.
Peut être aurez-vous regretté d’avoir retirer mon premier commentaire ?
Pourvus que notre beau Jura demeure !
Bonjour, très bel article ! Je me note le plan qd j’aurais envie de nature 🙂
C’est effectivement assez proche de lyon et assez léconnu pour ma part ?!
Une question : location voiture : 62 € pour 2 jours, cela me parait VRAIMENT peu cher ? Vous louez sur quel site ?
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