Mettons les choses au point tout de suite : je ne suis pas un grand fan de mode. Je traîne mon éternel look jean-baskets-sweet-capuche depuis des lustres et même si celui-ci peut connaître quelques variations minimes en fonction des tendances, on ne m’a jamais vu me pâmer d’admiration devant un vêtement. Mais je suis toujours partant pour découvrir les univers des grands créateurs. C’est donc avec une vraie curiosité que je suis allé voir l’exposition sur Vivienne Westwood au Musée des Tissus, non seulement pour découvrir comment elle avait construit son univers, mais aussi pour comprendre comment on pouvait démarrer sa carrière en lançant le look punk et la finir anoblie par la Reine d’Angleterre (bonjour le grand écart !)
Pour la suite de la lecture, n’hésitez pas à lancer Anarchy in the UK des Sex Pistols pour vous mettre dans l’ambiance.
Plongée dans le punk des 70’s
La première pièce nous plonge dans l’univers de Paradise Garage, la première boutique que la styliste et son compagnon de l’époque Malcolm McLaren, alors manager des Sex Pistols, ont repris en plein coeur de Londres. Changeant régulièrement de nom, ce lieu fût l’épicentre de la mode punk. On est tout de suite plongé dans l’ambiance. Sur les murs, des phrases inspirantes de Vivenne Westwood sont affichées tels des mantras inspirants.
Vêtements d’hier et d’autrefois
Je continue d’avancer dans l’exposition. Le Musée des Tissus a eu la bonne idée d’utiliser sa riche collection de vêtements d’époque pour montrer comment la créatrice est allée piocher dans le vestiaire d’antan (notamment la mode française au XVIIIe siècle) pour élaborer ses tenues.
Derrière les vitrines, les vêtements de Vivienne Westwood (prêtés par le collectionneur Lee Price) côtoient les tenues d’époque. On note les similitudes et les différences avec amusement. Cela nous rappelle que la créativité, c’est avant tout réinterpréter à sa sauce les idées des autres pour en faire quelque chose de totalement nouveau.
Défilé, engagements et chaussures
Le temps et les collections continuent de défiler, et je m’immerge davantage à chaque pas dans l’univers de Vivienne Westwood. Je finis par débouler dans une grand salle grimée en cat walk, qui m’invite à marcher avec style au milieu des photos des défilés iconiques de la styliste (bref, c’est l’instant Story pour Instagram ?)
La suite de l’exposition se penche sur l’activisme de Vivienne Westwood. Ces dernières années, la créatrice britannique s’est beaucoup investie pour la lutte contre le dérèglement climatique. Au delà de ses prises de positions et de ses participations à des manifestations, son engagement se traduit aussi dans sa vision de la mode et de ses créations.
Alors que je crois l’exposition terminée, je tombe sur une dernière pièce dédiée aux chaussures imaginées par Vivienne Westwood. Ce petit bonus de fin d’expo est un véritable bonbon surprise que je déguste avec émerveillement. Les Americanas que je porte aux pieds depuis des années me paraissent alors bien fades, comparés aux véritables oeuvres d’art qui sont ici présentées.
Verdict
L’exposition Vivienne Westwood au Musée des Tissus est incontestablement à voir, en cet automne un peu maussade. Que vous soyez fan ou non de mode, vous serez bluffé par l’inventivité de la créatrice, sa capacité à ré-inventer des codes bien établis et sa vision du monde. L’expo est suffisamment longue (et peut être couplée avec la visite du reste du musée compris dans le prix d’entrée) pour que vous y passiez une bonne partie de votre après-midi.
Vivienne Westwood : art, mode et subversion
? Du 10 septembre 2020 au 25 janvier 2021
? 14 rue de la Charité
? Métro Ampère
⏰ Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h
? Tarif : 12€ en ligne (10€ pour les moins de 25€ / gratuit pour les moins de 16 ans)
? Plus d’info sur le site du Musée des Tissus