Chez CityCrunch on est tombé amoureux de Musilac, il y a déjà quelques années. Et on ne compte plus les éditions qu’on a couvertes pour nos lecteurs ou qu’on a faites à titre personnel. L’événement réunit tout ce qu’on aime : des concerts, avec des grosses pointures internationales comme des petits groupes locaux, de la street-food à gogo, de la bière qui coule à flot et un cadre absolument incroyable fait de montagnes majestueuses et d’eau cristaline.
Après une édition 2022 laborieuse en termes de fréquentation (et de programmation diront les mauvaises langues), le festival s’est retrouvé avec des pertes importantes mettant en péril son avenir. Nous étions donc curieux et impatients de voir comment Musilac allait relever la barre, cette année. Et on vous spoile déjà la réponse dès l’intro de l’article : ça a été une édition de dingue. Non seulement l’événement a fait le plein (2 des 4 soirs étaient complets) mais en plus la qualité des concerts étaient au rendez-vous, certains resteront d’ailleurs dans les mémoires des festivaliers.
Mais trêve de blabla, laissez-moi vous raconter ces 4 jours épiques.
Résumé de nos 4 jours au festival
Mais avant une petite tournée de jus de mélon pétillant…
Musilac : jour 1
Inhaler
On se fait avoir à chaque fois ! On sait qu’on va décoller de Lyon à la bourre, on sait qu’on va bouchonner à l’entrée d’Aix-les-Bains, on sait qu’on va galérer à trouver une place où se garer, on sait qu’on laissera la voiture super loin et qu’il faudra marcher une demi-heure jusqu’à l’entrée du festival. Bref, on a raté le concert d’Inhaler.
Izia
C’est une Izia tout en énergie et courtement vêtue qui débarque sur la scène du Lac. Elle court, elle crie, lâche quelques jurons ainsi qu’une anecdote au sujet d’un plat qu’elle a fait plutôt dans la journée en sautant du haut plongeoir du lac. Bref, dans le rôle de la chauffeuse d’ambiance, elle excelle et le public se montre réceptif. De notre côté, on ne connait pas assez son répertoire (ou on a pas encore assez bu de pintes) pour nous enflammer vraiment. On reste cependant scotchés par la puissance de sa voix éraillée qu’elle n’a pas à envier aux plus iconiques des rockeuses (la comparaison avec Janis Joplin a déjà été faite mille fois, on ne la fera donc pas ici… Oh wait !).
On s’éclipse à la moitié du concert pour aller taper la discut’ avec les gars de Clark’s Bowling Club. Il s’agit d’un groupe lyonnais qui a été sélectionné par le jury du festival pour se produire sur la petite scène du Korner dans l’après-midi. On en a profité pour leur poser quelques questions (vous pouvez retrouver leur interview très bientôt sur le site).
Juliette Armanet
Après un passage au bar, on se cale dans un coin de la scène Montagne pour la star française du moment : Juliette Armanet. Malgré sa frêle silhouette, l’artiste arrive rapidement à mettre le public dans sa poche. Il faut dire qu’il est difficile de ne pas aimer Juliette Armanet. Avec ses airs de bonne copine, sa voix aux accents nostalgiques digne des chanteuses des années 80 (la filiation avec Véronique Sanson, quand elle passe au piano, est flagrante) et ses chansons fédératrices son capital sympatie est gonflé à bloc. Et quand elle surgit sur scène et se transforme en boule à facette humaine pour le Dernier Jour du Disco, c’est toute la foule qui bascule dans un pur moment festif et joyeux.
Arctic Monkeys
Je n’ai pas vérifié, mais je pense qu’à la définition “concert parfait” du Petit Larousse Illustré, il y a une photo d’Arctic Monkeys. Quel show les amis ! Le groupe d’Alex Turner a fait une véritable démonstration. Une scénographie sublime rappelant une salle de bal un peu rétro, un son d’une qualité exceptionnelle (merci les techniciens) et une énergie de malade sans en faire des caisses. Dès les premières notes du premier morceau, le groupe anglais a embarqué le public de Musilac (venu en grand parti pour eux). La voix si particulière d’un Alex Turner en pleine forme, les riffs soutenus et le côté fédérateur de leurs mélodies alternant entre tempêtes et moment de calme ont été les ingrédients de ce pur moment de musique.
L’immense boule à facette qui surplombe la scène depuis le début du concert s’anime enfin sur There’d Better Be jetant des tâches de couleurs sur la foule et encore plus de bonheur dans nos coeurs.
Bref, en résumé, un concert d’une grande classe.
Lomepal
On ne s’attendait pas à grand chose du concert de Lomepal, on se demandait même si Antoine Valentinelli avait les épaules pour porter un live devant 25 000 personnes. C’était sans compter sur ses fans qui chantaient ses chansons par coeur. Les titres assez tranquilles de l’artiste prenant alors une toute autre tournure sur scène. Loin de l’ambiance un peu torturé et sensible de ses albums, c’est un véritable moment festif et joyeux que le rappeur nous a offert. Et vue le nombre de sourires sur les lèvres dont celles du principal intéressé, on peut dire que le set était réussi.
Vitalic
On termine ce jour 1 avec Vitalic, qu’on avait pu voir pas plus tard que dimanche dernier pour les 10 ans du Sucre. Le DJ-producteur débarque à Musilac avec une scénographie plus poussée. Un système de miroirs mobiles crée des jeux de lumières géométriques semblant tout droit sortis de Rencontre avec le Troisième Type. Le son est bon et puissant, les tubes Poison Lips et Poney Pt font leur petit effet… Mais l’ambiance reste un peu atomne. Coup du mou du public ? Prestation un peu trop froide ? On a pas la réponse, on est parti se coucher avant la fin.
Musilac : jour 2
On s’extirpe d’une bonne nuit de sommeil et d’une grasse matinée méritée. Avant de rejoindre le festival, on fait un petit tour dans le centre d’Aix. Certains flannent dans les rues et admirent l’architecture art-déco des batiments tandis que d’autres profitedent s soldes pour faire un peu de shopping dans les boutiques de la ville.
On se retrouve tous chez Emilie and the Cool Kids pour un petit déj tardif.
Hyphen Hyphen
On arrive sur le site du festival pile pour le concert de Hyphen Hyphen sur la scène Lac. On avait déjà vu le groupe ici même il y a quelques années et on avait pris une petite claque. On était donc très impatients de les revoir, mais on ne s’attendait pas à un tel show.
C’est une Sansa rayonnante qui débarque sur scène vêtue d’un grand et épais manteau rouge (il fait pourtant pas loin de 30 degrés). Ses deux accolytes et elle démarrent leur set sur les chapeaux de roues avec le très efficace Help Yourself Out. Le public qui commence à arriver sur le festival est rapidement séduit. Il faut dire que l’énergie du groupe est communicative. Ça bondit de partout ! Et vas-y que je monte sur le piano, que je fais des bons de kangourou, que je plonge dans la foule, ou que j’utilise celle-ci comme piédestal pour une séance de percussion endiablée. C’est une véritable tempête de bonne humeur dont la puissante voix de la chanteuse sont les tonnerres. Sur scène leurs tubes deviennent des hymnes scandés par le public. Le groupe finit en sueur, les spectacteurs aussi. Quel show !
Eagle Eye Cherry
Les festivals sont une bonne occasion de prendre de nouvelles des gloires du passée. À l’automne 1997, le chanteur suédo-américain Eagle Eye Cherry (frère de Neneh qui a cartonné 3 ans avant avec son duo avec Youssou Ndour – dont on reparlera plus tard dans l’article) sort le tube Save tonight. C’est un véritable tsunami. Le morceau passe sur toutes les radios en boucle pendant plusieurs mois. À l’été 2023, Eagle Eye Cherry est en concert sur le scène Montagne à Musilac et on est incapables de vous dire s’il a fait d’autres choses entre temps. Le concert est sympa sans plus et l’artiste attendra, comme on pouvait s’en douter, le dernier moment pour jouer son tube.
SCH
Une partie non négligeble du public de cette deuxième journée est venu pour SCH. Le rappeur marseillais débarque sur la scène du Lac alors que le soleil se couche. La foule exulte et reprend la moindre punchline. Comme beaucoup, nous avons découvert SCH à travers la série Netflix Nouvelle École et on retrouve avec plaisir son phrasé percutant.
On a même vu des métalleux (venus pour la suite de la soirée) chanter et hurler sur “Bande organisée”. C’est dire !
The Hu
C’était clairement la curiosité de la soirée. Le groupe d’Heavy Metal mongols était précédé d’une excellente réputation sur scène. Je n’avais jamais vu de groupe de métal mongol de ma vie mais je m’imaginais un groupe de valeureux guerriers costauds prêts à prendre d’assaut la Grande Muraille de Chine par la simple force de leur guitare ! Et bien, c’est exatement à ça que The Hu ressemble. Du bon gros son qui se mélange à de la musique traditionnelle accompagné de chants gutturaux semblants tout droit sortis des entrailles de la Terre. On est restés devant la scène les yeux et les oreilles écarquillés à ne pas comprendre ce qui se passait (mis à part que c’était très très cool).
Gojira
Les métaleux qui avaient fuit la scène pendant SCH puis étaient revenus pour The Hu sont désormais massés en nombre devant la scène pour Gojira.
Le groupe français qui tourne depuis plus de 25 ans n’a plus de leçon à recevoir de personne. Le concert démarre avec une énergie folle qui ne descendra pas une seule seconde, même quand les plombs de la scène ont sauté, obligeant le groupe à faire une partie du concert dans le noir. Epic !
Shaka Ponk
Shaka Ponk est clairement un groupe de scène. Si leurs différents albums sont passablement écoutables (et leurs délires complotistes discutables), leur prestation en live relève de la folie. Il n’y a pas beaucoup de groupes français capables de produire des shows d’une telle richesse scénique. Et pour cette tournée d’adieu, ils ont mis le paquet. Décor de vieille bibliothèque abandonnée, mélant éléments physiques et effet visuels, personnages géants en projection pour accompagner le groupe… Mais surtout chorale de 20 personnes qui débarquent dès leur 3e morceaux pour rester jusqu’à la fin et enchaine les chorégraphies et les backs puissants. Sam et Frah, les deux leaders du groupe, courent, sautent, dansent, micro en main sans jamais paraître fatigyés. C’est un véritable tourbillon comme en témoigne le circle pit lancé par Frah au milieu de la foule. Moment en suspend lors de la reprise de Smell like Teen Spirit qu’ils ont déjà fait et refait un paquet de fois en live mais qui est toujours aussi efficace en matière de frissons dans l’échine.
Après leur dernier morceau, le groupe s’attarde sur la scène avec émotions et nous, on est un peu tristes de se dire que c’était probablement la dernière fois qu’on les voyait.
Caballero & JeanJass
Un nouveau chassé croisée de rappeurs / metalleux s’amorce devant la scène du Lac. Caballero & JeanJass démarrent leur concert dans leur cuisine (littéralement) et débarquent à Aix en sortant d’un énorme four flanqué au milieu de la scène. Une cuisine géante sert de décor à leur show. Comme on est un peu loin et qu’on n’a pas mangé depuis notre arrivée, on décroche. C’est aussi ça les festivals, à des moments, on fait passer notre estomac avant nos oreilles.
Musilac : Jour 3
Cette 3e journée était sold out depuis plusieurs semaines. La raison : Indochine en tête d’affiche. Le groupe pouvant à lui seul remplir la jauge de 26 000 personnes, le festival n’a pas jugé nécessaire (à raison) de muscler la programmation ce jour-là. C’était l’occasion de se montrer curieux et d’aller écouter des groupes peu, ou pas connus de nos oreilles.
On se lève un peu tard, histoire de rattraper un peu de sommeil et on file sur la plage de Mémard. Et oui, dans Musilac, il y a “lac” et il serait dommage de venir à Aix-les-Bains sans profiter du Lac du Bourget et de ses eaux turquoises. La plage de Mémard n’est pas la plus sympa du lac, mais elle a l’avantage d’être à proximité du festival. On pose nos serviettes dans un des derniers coins d’herbe à l’ombre des arbres et on profite. Les 3/4 des personnes sur place sont là pour Musilac, si on en juge le nombre de bracelets aux poignets des baigneurs. L’ambiance est assez joyeuse du coup.
Coach Party
On arrive sur le site du festival vers les coups de 18h, pile-poil pour le set de Coach Party. Le groupe anglais dégaine des morceaux efficaces aux sonorités 90’s et ce n’est pas pour nous déplaire. Parfait pour entamer cette journée.
Lujipeka
Le rappeur breton prend la suite sur la scène Montagne. Problème : les fans d’Indochine se sont déjà massés devant les crash barrières et la sauce a du mal à prendre. Difficile de concilier l’univers new wave de Nikola Sirkis et sa bande avec le rap pop et acidulé de Lujipeka. On aura l’occasion de revoir l’artiste au Festival Fêtes Escales de Vénissieux le 15 juillet avec Da Break et le Pokémon Crew. Il devrait être plus dans son élément.
Honeyglaze
On s’éclipse pour aller manger un morceau (des chickens tenders épicés avec des frites, le meilleur plat qu’on pouvait avaler cette année parmi les nombreux stands de bouffe proposés), on se pose devant la scène Korner pour écouter les londoniens de Honeyglaze. On se laisse bercer par leur rock indé qui sent bon les vacances et la voix envoutante d’Anouska, la chanteuse. Ce n’est pas assez péchu pour faire décoler notre arrière-train de l’herbe sur laquelle on s’est assis, mais c’est juste parfait pour accompagner le soleil qui commence à plonger derrière les montagnes.
Lewis Offman
Il est l’heure de commencer à élaborer une stratégie pour être bien placés pour le concert d’Indochine. La foule continue d’arriver en masse, la partie food, se vide peu à peu et rare sont les personnes qui restent devant le scène Korner pour écouter Zaoui, ex-membre de Therapy Taxi. Même le bar des coulisses habituellement plein de gens riches en train de boire du champagne est désert.
On décide de s’approcher par le côté gauche de la scène. Devant nous, sur la scène Lac, Lewis Offman joue avec ses tables de mixages, torse nu, tel un Jesus sous drogue. Son concert oscille entre des moments très dansants, limite discos et des sonorités électros un peu cryptiques. Même si le public n’est pas venu pour lui, on compte un paquet de bras en l’air, signe incontestable d’un passage réussi.
Indochine
Indochine reste un vrai mystère. Quel autre groupe français est capable de transcender le public sur plusieurs générations avec des morceaux un peu caricaturaux et un univers qui semble appartenir à une autre époque ? On a toujours pas la réponse, mais ce concert aura été l’occasion de nous rappeler la puissance fédératrice du groupe qui a fêté l’année dernière ses 40 ans de carrière.
Au concours de la plus grosse clameur à l’entrée sur scène d’un artiste, Nicola Sirkis gagne haut la main. Les fans sont venus en masse et les curieux (que nous sommes) se laissent rapidement emporter par l’énergie du groupe. Et quand les tubes, tels que Canary Bay, 3 jours par semaine ou l’Aventurier raisonnent au milieu des montagnes, ce sont les 26 000 spéctateurs qui chantent à l’unisson, dans une communion d’une rare intensité. Même les quelques soucis de son en plein milieu du concert, n’ont pas entamé la ferveur des fans.
Malgré un vaste répertoire, Indochine sort tout de même deux reprises durant son set. Un Poker Face, un peu raté de Lady Gaga mais un génial You Spin Me Round de Dead or Alive pour conclure le concert.
Petit Biscuit
Il y a encore beaucoup de monde sur le festival quand Petit Biscuit entame son concert aux alentours de minuit. La dernière fois qu’on avait vu Mehdi Benjelloun sur scène c’était à Marsatac, il y a 5 ans. On avait laissé un grand ado un peu frèle caché derrière ses platines, on retrouve un Gros Biscuit bodybuldé avec des épaules grosses comme des ballons de handball. Autre nouveauté : le DJ pousse la chansonnette et s’empare à plusieurs fois du micro pour accompagner sa prod. Et ce nouveau Biscuit, n’est pas pour nous déplaire, son live a gagné en intensité et en proximité avec le public. On passe tout le concert à danser au milieu d’une foule déchainée.
Walter Astral
Il y a encore une grosse ambiance sur le festival, alors que la nuit est tombée depuis un bon moment. Visiblement le public n’a pas envie de partir. Ça tombe bien, le duo Walter Astral assure la fin de la soirée sur la scène Korner. On avait prévu d’écouter leur premier morceau avant d’aller nous coucher, mais on a immédiatement été hypnotisés par leur son électro-rock où le bonjo joue les instruments enchanteurs. Les deux druides musiciens nous ont tenu en haleine jusqu’au leur dernier morceau et on était encore très nombreux devant la scène quand les dernières notes de cette folle soirée ont retenti.
Musilac : jour 4
Dernier jour de festival. On arrive sur site de plus en plus tard. Il faut dire qu’on prend le temps de profiter un peu d’Aix-les-Bains (brunch à la Guinguette du Pont Rouge et, de nouveau, petite baignades dans le lac). La programmtion de cette 4e journée est plutôt équilibrée avec plusieurs têtes d’affiche sans que l’une vienne éclipser les autres.
Selah Sue
On a vu un paquet de fois Selah Sue en concert au détour de nombreux festivals. Sans venir exprès pour elle, on a toujours pris plaisir à l’écouter, séduits par son énergie et sa voix inimitable. Les premiers morceaux un peu rap de son set semblent laisser de marbe le public. Mais il finit enfin par s’enflammer sur les tubes de son premier album, sorti il y a plus de 10 ans. Bref un feel good concert comme on les aime pour démarer la soirée.
Franz Ferdinand
On s’eclipse avant la fin du concert de Selah Sue pour un arrêt au stand bar mais surtout pour être bien placés pour Franz Ferdinand. On a eu l’occasion de voir le mythique groupe anglais à deux reprises et on sait que ça va être le feu.
Alex Krapanos l’a répété à de nombreuses reprises : il fait de la musique pour faire danser les gens. Et on peut dire qu’il a trouvé la recette secrète pour retourner un public, car ce dernier part au quart de tour dès les premiers morceaux. La bonne humeur du groupe et leur rock ultra festif sont d’une efficacité implacable.
– Attention nos ouvrons une parenthèse potin et vie amoureuses des artistes –
Depuis l’après-midi, la rumeur courait sur le festival que Clara Luciani avait été aperçue dans les coulisses. La raison de la présence de la star française à Aix-les-Bains, alors qu’elle n’était pas programmée ? Elle file le parfait amour avec le leader des Franz Ferdinand. C’est donc une Clara au ventre arrondi qui surgit en milieu du concert pour une reprise de Summer Wine en duo avec le père de son futur enfant. Le festival a une saveur tout particulière pour le couple puisque c’est là qu’ils se sont rencontrés en 2019.
– Fin de la paranthèse people –
Alex Krapanos profite aussi de son passage à Aix-les-Bains pour rendre hommage à Philippe Zdar (membre du Duo Cassius et producteur précuseur de la French Touch) disparu tragiquement il y a 3 ans. La ville d’Aix-les-Bains, dont il était originaire, a décidié de renommer une partie de l’esplanade qui accueille le festival en son honneur.
Bref, c’est un concert décoiffant avec des grands moments de bravoures musicales ponctués d’instants touchants.
Iggy Pop
A quel âge faut-il décider d’arrêter la scène quand vous êtes une bête de scène mais que le temps finit par faire son mortifère effet ? Iggy Pop a décidé de ne pas répondre à cette question en enchaînant les dates et les tournées malgré ses 76 ans.
A son arrivée sur scène, un léger malaise s’installe, le vieux rocker boitille torse nu jusqu’à son micro et ses gestes semblent maladroits. On a un peu l’impression qu’on nous exhibe un monstre de foire. Mais rapidement le doute se lève : on est bien en train d’écouter une légende du rock. Au première note de The Passenger Iggy semble se dévétir de son costume de vieillard : sa voix se fait plus puissante et ses gestes sont plus assurés. On le sent beaucoup plus à l’aise et le public aussi. Il enchaine immédiatement avec Lust for Life qui finit par transformer ce live en pure moment de rock’n’roll.
Moodoid
On laisse le vieil Iguane pour aller écouter Modoïd sur la scène Korner. On voulait absolument entendre leur morceau “Je suis la montagne” dans le sublime décors qui entoure le festival. Leur pop psychédélique aux sonorités world et leur esthétique glam colle parfaitement à l’ambiance de cette nuit d’été. On ne voit que la fin du concert mais ça nous file le smile pour le reste de la nuit.
Phoenix
On attrape rapidement une “tulipe” au stand de food mexicaine (meilleur rapport quantité prix du festival) et on se faufile au milieu de la foule pour être le plus près possible pour le concert de Phoenix. On est très fans du groupe versaillais chez CityCrunch, mais aucun d’entre nous ne l’a vu en concert. L’attente est donc grande.
On a beaucoup de respect pour les groupes qui n’attendent pas la fin du concert pour lancer leur plus gros tubes histoire de tenir en haleine le public. Phoenix balancera son mythique Lisztomania dès son arrivée sur scène. Bam !
On a aussi beaucoup de respect pour les groupes qui arrivent à embarquer un public sans trop parler et sans user des un peu trop faciles “Ça va ?”, “Faites du bruit” et autres “Vous êtes chauds ?”. Thomas Mars ne parlera pas beaucoup, si ce n’est pour rendre, à son tour, hommage à Philippe Zdar qui produit plusieurs de leur album. Mais les mains levées seront très nombreuses tout du long du concert.
Avec un chanteur très en forme vocalement, une scènographique en double écran nous embarquant tantôt à Versailles tantôt dans des décors pop et une série de tubes fédérateurs, ce concert restera selon nous le meilleur de la soirée.
Cerrone
Suite à l’annulation de Pedro Winter, le concert de Ceronne avait été avancé et déplacé sur la scène Lac. On avait déjà vu Cerrone il y a quelques temps à Musilac, il avait joué ses morceaux derrière sa batterie accompagné de fantastiques musciens et ça avait été un concert de tous les diables. Cette année, c’était un simple DJ Set qui était prévu et on s’était dit que ce serait forcément moins bien et qu’on ne regarderait qu’un ou deux morceaux avant de repartir. Mais c’était sans compter sur l’efficacité du producteur de génie pour faire danser la foule. À la fin du temps imparti, nous étions toujours là et une bonne partie du public aussi, trop contents de finir le festival sur un note aussi festive. Cerrone, lui, vivait sa meilleure vie, n’arrivant pas à partir et relançant un morceau à chaque nouvelle slave de “Une autre, une autre, ! ” lancée par la foule.
La nuit se termine par un stratosphérique remix du morceau Seven Seconds de Youssou Ndour et Neneh Cherry qui finira de placer cette édition de Musilac parmi les meilleures de ses dernières années.
Verdict
On a aimé ?
- Le cadre de fou dans lequel se tient le festival
- La programmation assez écletique mélant stars, découvertes et groupes locaux
- Une organisation au global plutôt bien fichue
- La partie stands de bouffe conséquente et plutôt de qualité
- Les activités à faire autour de festival pour le début de journée (baignade, randonnée, balade dans Aix)
On a moins aimé ?
- Le manque d’animations autre que bouffe et musique. La plupart des festivals commencent à proposer des à-côtés vraiment cool (autotamponeuses, terrain de beach volley, décor de fou, plage, etc…) Musilac semble avoir un train de retard à ce niveau. (un simple torreau mécanique et quelques animations sur des stands promotionels mais pas de quoi s’enthousiasmer)
Vous l’aurez compris à la lecture de cet article, on a plutôt kiffé ces 4 jours à Musilac. Après une édition 2022 un peu bancale, on a été ravis de retrouver ce qui fait la magie de cet événement : une programmation variée qui fait la part belle au rock, un vrai sens de l’accueil des festivaliers, une ambiance bon enfant et un décor incroyable.
La fréquentation de cette édition 2023 a dépassé les 100 000 festivaliers et renoue avec celle d’avant-covid. Le directeur de Musilac vient d’ores et déjà d’annoncer qu’il y aura une édition l’année prochaine. Rendez-vous au bord du Lac du Bourget du 10 au 13 juillet 204.