Telle une vilaine gastro, le Dry January s’est abattu sur mon groupe d’amis. Cette étrange épidémie consistant à ne boire AUCUNE goutte d’alcool durant TOUT le mois de janvier est extrêmement contagieuse : tout mon crew d’apéro est touché !
Et telle une vilaine gastro, le Dry January cloue mes amis chez eux et les obligent à boire du coca…
Depuis le début d’année, impossible d’organiser un apéro digne de ce nom. C’est refus sur refus. Dry January sur Dry January…
Quand je demande à mes amis comment ce fameux concept a réussi à tarir le flot de leurs alcoolisme, ils me sortent des arguments en apparence convaincants mais au final très fallacieux. J’ai donc décidé de leur répondre à travers un article sur Lyon CityCrunch (il faut bien que ce site serve aussi à ce genre de problèmes).
C’est le meilleur mois de l’année pour arrêter l’alcool : C’EST FAUX
Mes amis m’expliquent que janvier est le mois idéal pour se mettre à l’eau plate. D’une part parce qu’ils ont bu énormément d’alcool pendant les fêtes de fin d’année, mais aussi parce que les courses de Noël ont laissé leur budget dans un triste état. Pour eux, gueule de bois et banqueroute sont les meilleurs alliés dans leur lutte contre le mojito.
Ils ont bien sur tout faux (Comme quoi l’eau ne permet pas toujours d’avoir les idées claires). Janvier est le PIRE mois de l’année pour arrêter de boire.
Comme plusieurs études l’ont démontré, janvier est le mois le plus déprimant de l’année. En plus il fait froid.
Et moche.
Et nuit.
Ce mois est sponsorisé par la sinistrose et vous voulez me faire croire que vous pouvez survivre sans aucune bouteille de rouge à laquelle vous raccrocher en cas de morosité avancée…
Et je vous rappelle que le mois de janvier c’est aussi celui de la raclette. Et qu’une raclette sans vin blanc, c’est comme un rond point sans gilet jaune : ça manque d’ambiance ! Manquerait plus que mes amis se mettent à Janvier-sans-charcuterie… (Oh wait !)
C’est bon pour la santé : c’est FAUX !
Mes amis m’explique que c’est bon pour la santé. Je suis bien d’accord, mais est-ce bon pour la santé mentale ? Je ne crois pas ! Que celui qui n’a jamais été sauvé d’une journée bien pourrie par une bonne petite mousse bien fraîche me jette la première canette. Les raisons de péter un câble sont suffisamment nombreuses en ce moment pour ne pas prendre le risque de s’aventurer dans la vie sans aucune planche (apéro) de salut.
Comprenons-nous bien, je ne dis pas qu’il faut noyer ses problèmes et ses ennuis dans l’alcool, je dis juste que vous devriez prévoir une petite binouse planquée dans le fond du bac à légume du frigo au cas où…
C’est une façon de reprendre sa vie en main : c’est FAUX !
Mes amis m’expliquent qu’en arrêtant l’alcool ils reprennent les commandes de leur destinée (oui rien que ça!). Quelle douce illusion ! Quand on se décide de suivre un mouvement parce que tout le monde le fait ou parce qu’on a vu telle starlette des Internet en parler, on ne reprend pas sa vie en main, on rejoint juste le troupeau des gens qui font comme on leur a dit de faire sur Instagram ! (Jacquestagram a dit “mange des Poké Bowls”. Jacquestagram a dit “ne bois plus d’alcool”).
Le Dry January vient seulement compléter la longue liste de tendances bien débiles faites de contraintes et d’abnégation à suivre pour devenir quelqu’un de bien. C’est le cousin éloigné du Miracle Morning en lice pour le titre du mode de vie le plus ennuyeux de l’Univers.
On boit trop d’alcool : c’est FAUX !
“Si tu dis souvent qu’t’as pas d’problème avec l’alcool, c’est qu’t’en as un …” chantait Orelsan, mais je me demande si l’inverse n’est pas vrai aussi : “si tu dis souvent qu’t’as un problème avec l’alcool, c’est qu’t’en as pas…”
Quand je vois que mes amis qui devraient faire le Dry Januray (vu leur capacité à s’enfiler des bouteilles de sky tout en restant debout) ne le font pas (ou alors le font pour se vanter 2 jours après que – oh mince ! – ils n’ont pas réussi) et que ceux qui boivent modérément le font. Je suis perplexe.
Pourquoi mes amis qui boivent peu font le Dry January ?
Pourquoi ceux qui boivent beaucoup ne le font pas ?
Et pourquoi j’ai pris l’habitude de faire des apéros avec des gens qui boivent avec modération plutôt qu’avec ceux qui finissent par vomir leurs boyaux à 4h du matin devant le Mac Do de la Guillotière ?
Pour information, en France, on consomme 2,8 verres d’alcool par jour (allez on va dire 3 car je suis sûr que les gens n’avouent pas tout). La plupart de mes amis (et moi aussi, même si je sors beaucoup) sont en dessous de cette moyenne. Alors pourquoi, POURQUOI ?, le Dry January leur tombe dessus comme ça ?
En conclusion
J’espère que cet article aura convaincu mes amis (et ceux qui l’auront lu) de revenir à la table des négociations (blanc ou rouge pour l’apéro, vaste débat !) et ne m’aura pas fait passer pour un alcoolique notoire. L’alcool reste quelque chose de néfaste (et ce dès la première goutte) pour l’organisme, mais il n’a pas son pareil pour épicer une soirée entre amis.
Quoi qu’il en soit j’ai mis quelques bouteilles au frais, je suis prêt pour le Wet February.
( Au fait vous pouvez retrouver tous les derniers bars testés et approuvés par la team CityCrunch ICI #JDCJDR )
4 commentaires
Argument POUR le dry january : ça te permet de faire une étude sociologique assez étonnante sur la réaction des gens quand tu leurs dis “non, je bois pas d’alcool” (surtout quand tu es un mec, ça aussi, c’est étonnant).
En fait, ça suscite plein de questions (surtout si ta réputation de bon buveur n’est plus à faire) et on a soudain besoin de se justifier quand on ne boit pas… Ca en énerve certains (peut-être ceux qui ont un problème avec l’alcool), ça en laisse d’autres indifférents (ceux qui comprennent ou qui se disent que ça ne les regarde pas), en tout cas, ça fait causer ! (et aborder parfois des sujets pas toujours évidents à partager). Bref, d’un point de vue sociologique, la démarche est intéressante !
Janvier, le meilleur mois pour changer d’amis …
Santé !
Voilà ! Cheer 😀
Ce n’est pas la mousse qui sauve une bonne vieille journée de merde mais les amis que tu retrouves autour de la mousse donc si c’est autour d’un jus ça marche aussi !
Et puis, l’étude sociologique est en effet extraordinaire (fille comme garçon ceci étant dit). Pour l’avoir testé, il vaut mieux en France être une ancienne alcoolique qui ne boit plus que quelqu’un qui préfère un jus à une mousse à 16h !
Donc si on pouvait arrêter de penser qu’une personne qui boit peu ou pas d’alcool (pour des raisons qui lui appartiennent : dry january, se prouver qu’il ou elle en est capable, juste par goût ou problème de santé ou autre… ) mais que cela ne l’empêche en aucun cas de faire la fête et de raconter des conneries : bref d’être fun ! Ca serait un bon début 2019 🙂